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Vitamine K2 : la méconnue, pourtant essentielle !

La simple appellation de « vitamine K » ne suffit plus à décrire cette famille de vitamines. Il faut désormais distinguer la vitamine K1, responsable de la coagulation, et la vitamine K2 impliquée dans le métabolisme du calcium.

Les données les plus récentes montrent que la vitamine K2 intervient de façon spécifique à la fois sur la santé osseuse et sur la santé cardiovasculaire.

Nos connaissances sur la vitamine K ont beaucoup évolué au cours des 20 dernières années, conduisant à la distinction de 2 formes K1 et K2. Leurs rôles et leurs mécanismes d’action respectifs sont aujourd’hui mieux compris.

  • La vitamine K1 est le support de l’activité décrite en 1920 lors de sa découverte, c’est-à-dire la régulation de la coagulation.
  • L’autre forme baptisée K2 a été découverte beaucoup plus tard dans les aliments fermentés, et son action sur le métabolisme du calcium a été étudiée à partir des populations Japonaises consommatrices de natto, des graines de soja fermentées par le microorganisme Bacillus subtilis natto.

La vitamine K1 ou phylloquinone, nous est apportée dans notre alimentation par les légumes verts tandis que la vitamine K2 ou ménaquinone est synthétisée exclusivement par des microorganismes. La flore intestinale est à l’origine d’un apport limité. Notre alimentation peut aussi participer aux apports en vitamine K2 exclusivement via les aliments fermentés d’origine laitière en Europe de l’ouest et grâce au natto dans les populations Asiatiques.

Les différences entre les structures chimiques pourtant très proches des formes K1 et K2 de la vitamine K sont à l’origine de leurs différences d’activités physiologiques.

Toutes les deux sont capables d’activer des protéines via un mécanisme unique appelé carboxylation. Et ce qui différencie leurs activités respectives dans l’organisme est leur localisation.

La vitamine K1 est stockée dans le foie, et elle y agit sur des protéines capables de déclencher le phénomène de coagulation.

La vitamine K2 se localise dans le sang après son absorption où elle active des protéines circulantes qui sont, elles, impliquées dans la régulation du métabolisme du calcium.

C’est aussi cette différence de localisation physiologique qui explique pourquoi la vitamine K2 n’interfère pas avec la coagulation et avec l’action de la vitamine K1.

Et c’est à ce titre que la vitamine K2 est aujourd’hui considérée comme le chaînon manquant du métabolisme du calcium, agissant en complément de la vitamine D qui en permet l’absorption par l’organisme.

Les activités physiologiques des deux formes de la vitamine K sont reconnues par les autorités Européennes au travers des allégations de santé qui soulignent que « la vitamine K contribue à une coagulation sanguine normale » et que « la vitamine K contribue au maintien d’une ossature normale ».

Les études menées au Japon ont montré que les populations les plus fortes consommatrices de natto étaient aussi celles qui souffraient le moins d’ostéoporose et d’accidents cardiovasculaires. Cette protection a été attribuée en grande partie à la vitamine K2, le natto étant l’aliment le plus riche connu à ce jour, il n’est cependant pas un aliment souvent intégré à la diète Européenne.

Les effets sur le métabolisme du calcium et la santé osseuse ont été les premiers mis en avant. La vitamine K2 est capable d’activer une protéine plasmatique appelée ostéocalcine qui va ensuite prélever le calcium du sang pour le diriger vers la structure osseuse, renforçant ainsi la densité des os et leur résistance. C’est aussi la forme de la vitamine K2 issue du natto, appelée ménaquinone-7, qui est considérée comme la plus efficace à la fois pour sa biodisponibilité et pour sa capacité à activer l’ostéocalcine.

Mais encore faut il s’assurer de la stabilité de sa forme… car c’est une vitamine très instable, qui s’évapore vite si la vitamine naturelle n’est pas microenrobée !! (gare aussi à la naturalité – ou pas – de l’enrobage !)

L’action de la vitamine K2 sur la protection de la santé cardiovasculaire a été mise en avant plus récemment.

Le calcium circulant peut s’accumuler dans la paroi des artères pour y former des plaques qui entraînent un rétrécissement de leur diamètre et une plus forte résistance à la libre circulation du sang (augmentation de la tension artérielle). Ces plaques calcifiées entraînent aussi une augmentation de la rigidité artérielle à l’origine d’une fragilité qui peut conduire à leur rupture.

La vitamine K2 (MK7) exerce un action cardioprotectrice en prévenant l’accumulation du calcium dans la paroi des artères via un mécanisme spécifique impliquant une autre famille de protéines baptisées MGP.

Les effets d’une supplémentation alimentaire de vitamine K2 sur la santé osseuse et sur la santé cardiovasculaire ont toutes deux été démontrés chez l’homme par des études cliniques.

Ces études réalisées à l’aide de teneurs supérieures à celles recommandées pour la vitamine K2 (180 µg / jour contre 75 µg / jour) mettent aussi en évidence que l’apport naturel limité de la forme K2, soit par la synthèse des bactéries intestinales, soit au travers des aliments fermentés, ne constitue pas un apport optimum. Les 400 000 fractures annuelles attribuées chaque année en France à l’ostéoporose sont là pour en témoigner. (statistiques INSERM à retrouver en cliquant sur ce lien)

Une supplémentation par des compléments alimentaires est un moyen efficace de s’assurer d’avoir un taux idéal en cette vitamine trop souvent négligée ; elle est d’autant plus indispensable lorsqu’une supplémentation en vitamine D est mise en place ! En effet la vitamine D va augmenter l’absorption du calcium sans gérer pour autant son transport jusqu’au squelette, ce que fera par contre la vitamine K2. Aussi, sans K2 en quantité suffisante pour activer les protéines de transport du calcium, celui ci va se déposer où bon lui « semblera » (dans les vaisseaux sanguins, les articulations) au lieu d’aller consolider le squelette.

L’étude faisant référence en la matière (et confirmée par bien d’autres depuis) est « l’étude de Rotterdam »(The Rotterdam Study), validant l’impact positif de 180 mcg de K2 (MK7) pris quotidiennement pendant 3 ans sur la souplesse et le calibre des artères tout autant que sur la solidité renforcée du squelette.

Alors adoptez la bonne routine santé : vous supplémenter en vitamines D3 et K2 associées !


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