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L’huile de coco, aliment miracle ?

Comme toutes les huiles, l’huile de coco est composée de lipides ; sa particularité : elle contient entre 85 et 90 % d’acides gras saturés.

 

Alors pourquoi un tel engouement à son sujet alors que les recommandations pour la santé cardiovasculaire conseillent de diminuer la consommation d’acides gras saturés par peur du spectre de « mauvais cholestérol » (LDL) ?

Simplement parce que la moitié des acides gras de l’huile de coco sont constitués d’acides gras à chaîne moyenne appelés TCM (Tryglycérides à Chaîne Moyenne), contrairement aux graisses animales ! Ces TCM (acide myristique, palmitique mais surtout laurique) présentent l’avantage d’être métabolisés directement par le foie pour produire de l’énergie, ils ne sont donc pas stockés, mis en réserve sous forme de bourrelets !

 

Cependant, de là à aller en conclure que l’huile de coco fait maigrir… ou qu’elle régénère le cerveau… Non, pas du tout  ! D’autant que l’augmentation de la dépense énergétique provoquée par la consommation de TCM est transitoire, le corps s’adaptera vite à cette nouvelle source d’énergie.

Les « raccourcis commerciaux » (pour faire vendre donc) de type « l’huile de coco rend intelligent ! » viennent du fait que les TCM – qui sont des graisses facilement assimilables (puisque leur digestion ne nécessite pas l’action de la bile et des sucs pancréatiques) – sont convertis en corps cétoniques par le foie et fournissent donc une source d’énergie alternative au glucose pour les cellules nerveuses qui, dans la maladie d’Alzheimer, utilisent mal le glucose. 

Ces «  raccourcis commerciaux » s’appuient également sur une méta-analyse parue dans Ageing Research Reviews en décembre dernier (2019) qui concluait que les TCM pouvaient légèrement améliorer les performances cognitives des patients atteints de déficience cognitive légère ou de la maladie d’Alzheimer parce qu’ils induisaient une cétose légère.

Cependant s’il s’agissait bien de TCM, les TMC utilisés dans cette étude n’étaient pas totalement les mêmes que ceux contenus dans l’huile de noix de coco … De plus, pour être (et rester) en cétose via la consommation de TMC, il faut veiller à s’en tenir à un régime riche en graisses et pauvre en glucides. Enfin ces préconisations sont déjà « fragiles »en prévention et dans les stades très précoces de la maladie, donc ne changeront rien si la maladie est déjà bien installée.

 

Comment l’utiliser ?

Elle peut remplacer le beurre ou la crème et peut s’utiliser en cuisson ; mais veillez à ce qu’elle soit vierge, extraite à froid sans chauffage ni produits chimiques (donc bannir l’huile de coco sous son appellation « huile de coprah » puisque c’est une huile de coco partiellement hydrogénée apportant donc des acides gras trans, encore plus néfastes pour le cœur que les acides gras saturés). Vigilance également quant au contenant : les huiles (coco, olive etc) ne doivent pas être stockées dans un contenant en plastique sous peine de voir migrer les composants du plastique dans l’huile que vous allez ingérer !  

Par contre il ne faut pas oublier que l’huile de coco apporte une (trop) grande proportion d’acides gras saturésalors que ce sont des oméga 3 polyinsaturés qu’il nous faut consommer en priorité. Ainsi il faut veiller à alterner la consommation d’huile de coco et d’huiles riches en acides gras polyinsaturés oméga 3 (huile d’algue plutôt que de poisson, colza, lin), en oméga 7 (argousier) et en oméga 9 (olive).

 


Références scientifiques :

 


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